La Grande Illusion

La Grande Illusion de Jean Renoir (1937)

En 1916, l’avion du capitaine de Boëldieu et de son pilote, le lieutenant Maréchal, est abattu, lors d’un vol de reconnaissance, par le capitaine von Rauffenstein de l’armée allemande. Celui-ci reçoit les deux officiers français dans la cantine des officiers allemands et les invite à partager leur repas. L’aristocrate allemand évoque des souvenirs communs avec son homologue français, tandis que, de son côté, Maréchal sympathise avec un Allemand qui était, comme lui, mécanicien avant la guerre. Le repas est interrompu par un soldat allemand qui arrive pour prendre en charge les prisonniers et les emmener dans une prison pour officiers à Hallbach.

A Hallbach, Maréchal et Boëldieu se retrouvent dans une chambrée avec d’autres officiers français, de toutes les provenances sociales, parmi lesquels un acteur de music-hall (Cartier), un instituteur de province, un ingénieur et un riche couturier parisien, juif (Rosenthal). Les Français sont en train de creuser un tunnel pour tenter de s’évader, en même temps qu’ils préparent, avec des codétenus anglais, un spectacle de variétés. Le soir de la représentation, à laquelle les officiers allemands sont conviés, le spectacle est interrompu brusquement par Maréchal qui annonce la nouvelle de la reprise du fort de Douaumont aux forces allemandes. Les Anglais et les Français narguent leurs geôliers en entonnant ensemble “La Marseillaise“. Maréchal est puni par quelques semaines de cachot, rejoignant ses compagnons la veille de leur tentative d’évasion, pour apprendre avec eux qu’ils seront tous transférés le lendemain dans d’autres camps.

Plusieurs mois plus tard, Maréchal et Boëldieu sont incarcérés à la forteresse médiévale de Wintersborn, d’où “personne ne s’échappe“, chacun ayant tenté auparavant de s’évader de plusieurs autres camps d’internement. Le commandant de la forteresse n’est autre que l’ancien aviateur, Rauffenstein, réduit à cette fonction par des blessures de combat très graves. Les deux officiers français y retrouvent également Rosenthal, qui met sur pied une nouvelle tentative d’évasion.

Rauffenstein essaie de se lier avec Boëldieu, jouant sur la solidarité de classe, mais celui-ci reste fidèle à ses camarades et organise une diversion pour faciliter l’évasion de Maréchal et de Rosenthal. Rauffenstein, contraint de tirer sur Boëldieu, le blesse mortellement et assiste, affligé, à ses dernier moments.

Plusieurs jours plus tard Maréchal et Rosenthal, épuisés et affamés, manquent de se brouiller mais se raccommodent et finissent par trouver refuge dans une ferme allemande où Rosenthal pourra se remettre d’une mauvaise entorse à la cheville. Ils y sont accueillis par une jeune paysanne veuve, Elsa, qui vit seule avec sa petite fille, Lotte. Maréchal et Elsa finissent par tomber amoureux, et le Français devient son amant la veille de Noël. Bientôt après, Maréchal repart avec Rosenthal, en promettant de revenir retrouver Elsa après la fin des hostilités. A la fin du film, les deux hommes franchissent la frontière suisse, échappant de justesse aux tirs d’une patrouille allemande qui renonce à les poursuivre.

La Grande Illusion : Style et Extraits